De la blessure au retour à soi. Une petite fille qui s’est oubliée, une femme qui s’est retrouvée.

Je suis une petite fille de 7 ans,

joyeuse, libre et insouciante.

Je ne me pose pas de questions.
Ni sur moi, ni sur les autres.

Je ne me demande pas si je suis belle, intelligente ou intéressante.

Je suis… MOI.

Quand un événement crée une blessure profonde d’identité

Je suis en CP.
La maîtresse fait passer des tests à toute la classe.
Nous sommes 35 enfants.
Elle commence à lire le classement en partant par la fin.
Le dernier… puis l’avant-dernier, et là, j’entends mon prénom.
Tout bascule.
Une honte immense me submerge.
Je me vois, pour la première fois de ma vie, comme une incapable.
Comme si ma valeur venait de disparaître en une seconde.
Mon cœur se serre, ma gorge se noue.
Je suis figée, abasourdie.
Je veux crier : « Non, pas moi…
Ce n’est pas possible ! »
Mais dans ma tête, une petite voix murmure :
« Tu es nulle, que tu le veuilles ou non. »

Dans les semaines qui suivent apparaissent des plaques de psoriasis.
Elles envahissent mon corps au fil des années.

Après le classement, mon père commence à me faire travailler le soir.
J’ai du mal à me concentrer.
J’ai l’impression de ne rien comprendre à ce qu’on essaie de m’enseigner.
Je renforce cette idée que je suis une « ratée ».

Puis, grâce à la persévérance, des années de travail et l’aide de mon papa, en CM2, je deviens première de la classe.

Mais à l’intérieur de moi…
rien n’a changé.

Je me sens toujours aussi nulle, sans valeur.
Comme si quelque chose s’était cassé au fond.
La petite fille que je suis a tirée une conclusion.
Même les bons résultats ne suffisent pas à la lui faire oublier.

Mes parents sont très absents.
Ma sœur, mon frère et moi sommes très tôt (quelques semaines après notre naissance) confiés à des nourrices.
Mon père travaille 6 jours et demi par semaine.
Le dimanche après-midi, il le passe souvent à bricoler, jardiner.
Ma mère ne joue pas avec nous.
Pas une lecture, pas un jeu ensemble, pas de gestes tendres.

Je passe mes après-midi et mes weekends en grande partie devant la télévision..

Mon père est kinésithérapeute, ma mère aussi.
Chacun a son propre cabinet.
Nous vivons dans une grande et belle maison au toit de chaume, située sur une petite hutte, avec un immense jardin, une petite forêt, un joli bassin à poissons et une vue magnifique sur les champs…
Un vrai contraste avec la majorité des habitants de notre village qui peinent à boucler les fins de mois.

Dans mon regard d’enfant, mes parents représentent la réussite :
ils sont beaux, intelligents, accomplis.
Dans ma famille élargie, il y a aussi des ingénieurs, écrivain, commissaire de police, autoentrepreneur, certains voyagent autour du monde…

Partout autour de moi, je vois des modèles de réussite.

Et moi, je me sens à des années-lumière de ça.
Je les mets sur un piédestal.
Comme s’ils appartiennent à un autre monde.
Un monde auquel je ne pourrais jamais accéder.
Le décalage entre ce que je crois qu’ils sont… et ce que je crois être moi… ne fait qu’accentuer mon sentiment de nullité.

LES ANNEES COLLEGE


Je vois des filles jolies, avec de longs cheveux, des visages harmonieux…
Elles ont cette assurance, ce charisme naturel…
Moi, c’est tout l’inverse, je me sens moche et ridicule.
J’ai une cicatrice formant une boule sur ma bouche, suite à un accident bébé.
Le psoriasis est toujours plus présent sur le corps.
J’entends quotidiennement, dans le bus et à l’école, des moqueries.
Des filles et des garçons ricanent en me regardant, me bousculent et me menacent.

Pour moi, j’ai l’impression d’avoir ni l’intelligence ni la beauté ni la confiance…
Je me sens indigne d’être aimée.

Quand je m’éloigne de moi pour ne plus ressentir

Au lycée, je découvre les copains, les soirées, la cigarette, l’alcool.
Des addictions commencent à se mettre en place.
Je commence aussi à acheter compulsivement : vêtements, maquillage, bijoux…
Je veux me sentir belle.
J’essaie comme je peux de renvoyer une certaine image de moi valorisante.
J’essaie d’exister dans le regard des autres.

Derrière ces gestes, il y a une estime de moi très fragile, que j’essaie de réparer à coups d’achats, de soirées alcoolisées, de sourires maquillés.

Je vois des thérapeutes chaque semaine.
Mais rien ne change vraiment…

À 25 ans, je ne passe pas une journée sans boire.
Je fume plus d’un paquet par jour.
Je fuis pour ne pas penser, pour ne pas ressentir.
J’ai honte de mon visage, de mon corps et de mon cerveau qui ne comprend rien.
Cette honte, je la porte chaque jour comme un fardeau invisible.

Je me sens vide et inutile.

Les années passent.

Malgré tout ça, une part de moi aspire à autre chose.

Un jour, j’arrête de fumer en faisant un pari avec mon petit ami de l’époque avec qui je suis en couple depuis plusieurs années.
Puis, il me quitte pour le sosie de Julia Roberts 😏
La douleur est immense.
Ce n’est pas tant son départ qui me blesse,
mais le fait qu’il l’ait choisi elle.
Dans mes yeux, c’est une déesse.
Une fille belle, confiante, rayonnante.
Tout ce que je crois ne pas être.

Et ça vient raviver une blessure que je porte depuis longtemps :

« T’es nulle. T’es moche. Tu ne vaux rien. »

Je me remets à fumer.

À 28 ans, je rencontre mon futur mari.
Musicien, il vit plutôt la nuit que le jour.
Je suis très amoureuse.
On vit dans un petit village de montagne,
au rythme des saisons…
et de la fête.
Je bois encore plus, jusqu’à l’ivresse.

Dès qu’il me fait une remarque, qu’il regarde une autre femme, ou qu’il sort avec ses potes…
Ca me transperce le cœur.
Ça vient toucher quelque chose de très douloureux encore en moi :
la peur de ne pas être aimée,
la conviction que je ne suis pas assez.
J’attends que les autres — surtout mon mari — comblent ce vide d’amour en moi.
Un vide que moi seule peux remplir.
Je le sais.
Mais je ne sais pas comment faire pour sortir de là.

J’essaie maintes fois d’arrêter mes addictions, avec toutes sortes de solutions que l’on me propose : substituts, méthodes alternatives, j’enchaîne les thérapies…

Rien ne change.

Ce moment où l’amour me pousse à changer… mais où le manque me déchire encore

À 33 ans, je tombe enceinte.
Pour la première fois, 
ma vie prend un sens.
Ce n’est plus seulement pour moi que je veux me relever.
C’est pour ce petit être qui grandit en moi.

J’arrête l’alcool et la cigarette.
C’est pour moi l’une des expériences les plus difficiles de ma vie.
Il m’arrive régulièrement de passer du temps seule dans ma chambre et de hurler tellement la sensation de manque est insupportable.

Ma fille naît puis mon fils, un an plus tard.
Pour la première fois de ma vie,
je me sens utile.
Être responsable de deux petits êtres humains,
les accompagner à grandir, à s’aimer…
Je ressens comme une mission.

Ce sentiment d’utilité,
cet amour et cet engagement envers eux,
m’aide à changer mon regard sur moi.

Une première lumière dans la nuit

Mais les blessures derrière mes addictions ne sont pas guéries.
Je cherche désespérément à me sentir aimée des autres et je vis très mal la critique.
Les conflits avec mon mari réveillent encore tout.
Il touche, sans le vouloir,
là où ça fait mal.

Alors je replonge.
Je reprends l’alcool. La cigarette.
Même si je me limite car je veux rester présente pour mes enfants.


Je rêve de transmettre à mes enfants la confiance et l’amour de soi… mais je ne suis pas encore capable de me l’offrir à moi-même

Quand je reviens à moi…

J’assiste à une conférence de Noémie de Saint-Sernin.
Elle propose une formation pour les parents qui ont envie de se développer personnellement et d’apporter une parentalité plus responsable à leurs enfants.

Cette formation me transforme profondément.

Je commence à prendre conscience de certains de mes schémas et de cette croyance identitaire profondément ancrée, celle qui me fait croire que je ne vaux rien.
Progressivement, je ressens plus d’amour pour moi.

Je découvre davantage qui je suis et entre-autre ma passion pour la psychologie et le développement personnel.
Comprendre nos comportements, nos blessures, nos croyances.

Je me sens de plus en plus nourrie, vivante, alignée.

Je prends au fur et à mesure conscience de ma valeur.

Je n’ai rien changé de moi,
mais je me regarde différemment…

Dans les mois qui suivent,
mon psoriasis disparaît.
Moi qui ai vécu avec depuis l’âge de mes 7 ans…
En trois mois, plus rien.

J’arrête l’alcool, simplement.

J’éteins ma dernière cigarette, en douceur.


Sans combat ni lutte.

Juste parce que je n’en ai plus besoin.

Ma faible estime de moi était en grande partie liée aux interprétations inconscientes que j’avais tirées de différentes expériences de vie.
Ce n’étaient pas tant les « faits » qui m’ont blessée…
mais ce que j’en ai cru :

• Être classée avant-dernière en CP, je l’ai interprété comme :
« Je suis nulle. »

• Les moqueries des garçons et des filles, comme :
« Je suis moche, pas assez pour être aimé »

• Me comparer aux autres.
En les idéalisant, en me focalisant sur mes failles et en oubliant ma propre lumière, je me suis dévalorisée sans m’en rendre compte, m’enfermant dans une comparaison injuste qui peu à peu a affaibli mon estime de moi.

L’addiction est un symptôme.
Elle n’est ni une faiblesse, ni un manque de courage, de capacité ou de volonté.

Elle est:

Une tentative de soulager une souffrance émotionnelle profonde, souvent liée à des blessures du passé.

Une tentative de combler un vide.
Tant que je ne remplis pas ma vie de ce qui me fait vibrer,
de ce qui me nourrit vraiment,
une part de moi continuera à me le faire savoir — quitte à me faire souffrir intensément, notamment à travers l’addiction — pour me pousser à me réaligner avec ce qui compte profondément pour moi.

La découverte de ce qui m’anime vraiment et la transformation de mes croyances limitantes m’ont permis non seulement à retrouver une belle estime de moi et en plus, de me libérer définitivement de mes addictions.

Je veux aller plus loin dans la compréhension de l’humain.
Je me forme dans une école de coaching.

J’ai soif de comprendre ce qui créait la souffrance, ce qui nous empêche d’avancer, ce qui nous éloigne de nous mêmes.
J’ai découvert des clefs puissantes qui m’ont permis de sortir de mes schémas, de me libérer de mes addictions et de m’aimer.
Ces clefs, je ne les ai jamais vu ailleurs, malgré toutes ces années de thérapies diverses, stages et lectures.

Aujourd’hui, je m’aime.
Je ne me sens ni inférieure, ni supérieure.
Je ne cherche plus à être parfaite,
Je cherche à être « vraie », le plus possible.
Je connais ma valeur.
Et je la ressens chaque jour un peu plus.

Que vous ayez des addictions ou non…
Que vous vous sentiez perdus, vides, honteux, ou simplement pas « assez »…
Si moi j’ai pu m’en sortir, alors vous aussi, vous le pouvez!

💛 Si mon histoire vous parle et que vous ressentez l’envie de vous reconnecter à vous-même…

je serais heureuse de vous accompagner.